Les Suisses veulent plus de souplesse dans la fixation de l’âge de la retraite, révèle notre sondage. Ils souhaitent aussi travailler moins longtemps, quitte à voir leur rente diminuer. Dossier et témoignages
Guère favorisée jusqu’ici, la retraite à la carte a le vent en poupe et semble répondre à un réel besoin au sein de la population. Près de 90% des Suisses sont tout à fait ou assez favorables à une plus grande souplesse dans la fixation de l’âge de la retraite, révèle notre sondage réalisé en vue de la votation du 26 novembre prochain sur les initiatives en faveur de la retraite à la carte à 62 ans.
Résultats des sondagesUne souplesse qui est plébiscitée des deux côtés de la Sarine et qui est plutôt comprise vers le bas que vers le haut. 57,2% des sondés se disent en effet prêts à prendre une retraite anticipée, quitte à voir leur rente diminuer. Les Romands sont même 62% dans ce cas.
Le bémol des femmes
Les femmes, avec 52,6% de oui, sont en revanche moins enthousiastes. Le fait qu’elles prennent, pour quelques années encore, leur retraite plus tôt explique sans doute en partie ce résultat. Mais celui-ci met aussi en évidence les inégalités dont elles pâtissent encore. Disposant en général de revenus moins élevés et de rentes moins confortables que les hommes, elles sont, du coup, bien moins enclines à consentir des sacrifices financiers supplémentaires.
L’idée séduit également bien davantage les jeunes et les personnes d’âge moyen que les 55 ans et plus. Confrontée concrètement au problème de la retraite, cette génération exprime des opinions très partagées, les oui (44,1%) ne l’emportant que de justesse sur les non (43%).
Alémaniques bosseurs
A la question de savoir s’ils seraient prêts à travailler au-delà de l’âge légal de la retraite, si leur santé le leur permet, les Suisses disent non, mais à une courte majorité. Et le cliché de l’Alémanique bosseur pour qui le travail est une valeur fondamentale semble se confirmer. 45,1% des citoyens d’outre-Sarine répondent oui, alors que les Romands ne sont que 33,5% à voir cette perspective d’un bon œil. Il n’y a en revanche guère de différence entre les hommes et les femmes.
Avenir financier
Les menaces qui pèsent sur l’avenir financier de l’AVS et sur les rentes futures des assurés suscitent quant à elles des avis très partagés. Un peu plus de la moitié des personnes interrogées (50,3%) affirment être très ou assez inquiètes et un peu moins de la moitié (49,7%) pas vraiment ou pas inquiètes du tout. Romands et Alémaniques partagent à peu près les mêmes points de vue.
Oui romand aux initiatives
Enfin, les deux initiatives sur l’AVS à la carte dès 62 ans remportent un certain succès (47,9% d’avis favorables sur l’ensemble de l’échantillon). Et c’est particulièrement vrai en Suisse romande avec 62% de oui.
Le résultat n’est guère différent lorsqu’on tient compte des intentions de vote. 46,9% des citoyens qui annoncent qu’ils iront voter les approuvent, alors que 25,3% les rejettent. Compte tenu du grand nombre d’indécis (27,0%), il est toutefois très difficile de faire des pronostics sur l’issue de la votation. D’autant plus que les sondés n’ont pas eu à s’exprimer sur les conséquences financières de ces deux initiatives. Sur le principe, la tendance est néanmoins claire: pour la majorité des Suisses, la retraite à la carte est une solution d’avenir.